
Film Magazine, nouvelle émission (tardive) du dimanche soir de la télévision publique, a pour objectif de décortiquer le 7e art dans sa globalité, de la création à la diffusion. On a regardé, et c’est pas mal du tout.
“Plongez au coeur du cinéma”. C’est la promesse qu’il a montré Beau geste, le nouveau programme de service public des cinémas. Dirigée par Pierre Lescure, elle se revendique en contact avec l’art 7ᵉ tel qu’il est créé, produit et vendu. Ici et ailleurs. Nous voulons y croire. Mais on a tellement bougé qu’on doute sérieusement que le petit écran puisse encore parler du grand. Et encore…
Le premier beau geste de cet hebdomadaire est empreint d’humilité. Sortez des éternels plateaux remplis d’acteurs, venez vendre leur soupe dans l’arène cathodique ; cette fois, le téléviseur bouge. L’ancien patron de Canal+ va littéralement au(x) cinéma(s), avec ceux qui le font et l’obtiennent. Dès le premier épisode (disponible sur France.tv), nous sommes à l’antenne dans le quartier de l’Abbesse, en compagnie de Damien Chazelle, réalisateur du haut commentaire. Babylone ; nous allons en ukraine pour voir comment ils se battent “résistance culturelle” pendant la guerre; A Toulouse, on partage ce moment tendu de fin de tournage avec le jeune Abdallah Charki, qui y interprète son premier rôle principal dans le long métrage de Malik Chiban, Ma part Gaulois…
De belles photographies, des cadres léchés, des lieux cinématographiques, une exécution soignée donnent envie de rester. Et si certains sujets méritent d’être approfondis, le fait que vous vous intéressiez à tout le spectre de la production, de la grande comédie populaire au film le plus obscur, est le bienvenu.
L’émission a un autre atout : Pierre Lescure lui-même. Le calme gracieux de l’ancien président du Festival de Cannes rend les échanges vifs et spontanés. Si la première interview, Virginie Ephyra, pouvait faire craindre le pire – votre personnalité sycophante et embarrassante – la suite relève la barre. Avec l’actrice Noémie Merlant, Pierre Lescure évoque la difficulté d’être une femme dans un milieu encore très sexiste. dans le deuxième numéro de Beau gesteEncore plus réussi que le premier, Lescure se rend dans un immeuble désaffecté de Clichy-sous-Bois, le Chêne Pointu, où loge Lee, directeur. Misérables, tourne son prochain film. L’occasion de poser la question de l’appartement et du motif de l’escalier dans le cinéma du co-fondateur de Kurtrajme.
Entre l’invasion du Japon, où se découvre le public de ce pays très conservateur L’événementLe film d’Audrey Divan sur l’avortement et un reportage dans le quartier du parc de Carthage à Tunis pour raconter l’impact de la révolution de 2011 sur les films tunisiens d’aujourd’hui. Beau geste N°2 ouvre grand les portes du cinéma. Pour mieux vous donner envie de revenir.