

D’abord, même s’il ne le dit pas, il faudra trouver du temps dans son emploi du temps chargé, changer le rendez-vous une première fois à cause de la rencontre, enfin lui dire (extrême politesse) qu’il aura : dix minutes de retard. C’est effectivement savamment placé, thé et croissant à la main, qu’il nous attend. même si ses proches nous ont assuré qu’il était heureux avec la très drôle et sérieuse Perine Kervran avec qui nous avons rendez-vous. Il tient aussi à dire à quel point il est lié à son LSD car, même s’il dit tout ce qu’il doit à Radio France et à son bras droit indispensable, Merivon Abolivier, la série documentaire LSD » About France. La culture, c’est lui. Il a imaginé ce titre astucieusement espiègle, mais surtout cette série cousue main de quatre heures qui est devenue l’un des plus gros succès du documentaire radio.
Né en 1974, Perrin Kervran a grandi à Paris, écouté beaucoup la radio ; Le rêve qu’il s’est dit après avoir obtenu une licence en histoire de l’art et une maîtrise en histoire médiévale serait : « Vulgariser l’histoire pour la culture française ». C’est lors de son DESS de management culturel à Paris-VIII qu’il rencontre Laure Adler (alors à RFI et bientôt directrice de France Culture) et Emmanuel Laurentin, qui l’engagent en stage à l’été 1999. Tout en réalisant une série sur la guerre du Vietnam. “Il n’a pas épargné la douleur”se souvient, avec amusement et admiration, celui qui créa la même année ce qui restera une émission historique, “La Fabrique de l’histoire”.
Et c’est lui qui se confie au premier documentaire sur “Le Moyen Âge dans la rue, dont tu es le héros”. « Je n’arrivais pas à y croire. J’étais tout seul avec mon Nagra [petit enregistreur] faire mes interviews avec des gens déguisés en bouffons qui parlaient un faux vieux français. » Comme souvent à cette époque, Perine Kervran apprend sur le tas ce que signifie “précipiter” et “monter du matériel”. En 2004, lorsque “La Fabrique de l’histoire” devient un quotidien, Perrin Kervran rejoint l’équipe. « Voir Emmanuelle Laurentin réfléchir au fond et à la forme a été une grande école. J’ai remplacé les chroniques, les reportages, les débats, le tout avec une confiance et une intelligence collective énormes. »
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En 2015, à la demande de Sandrine Trainor, alors Déléguée à la Culture de la France, Perrin Kervran réalise la “Grande Traversée” au Vatican, une de ces longues séries estivales devenues un symbole de la radio puis du temps. une saison, prend One Life, One Job (maintenant Lifetime) et découvre parfois à quel point il l’apprécie; “imaginer un réseau et soutenir des projets”. Et c’est dans ce contexte que “LSD” est né. Cependant, imaginer une série documentaire de quatre heures chaque semaine demande un peu de réflexion (underthinking).
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