Les milliardaires sont-ils utiles à la société ?

Faut-il que les super riches, comme Bill Gates, disparaissent, comme le veut l'ONG Oxfam ?  Les économistes ne sont pas convaincus.


Faut-il que les super riches, comme Bill Gates, disparaissent, comme le veut l’ONG Oxfam ? Les économistes ne sont pas convaincus.

AFP

Le plus riche, le plus pauvre

Une organisation dont la mission générale est de lutter contre la pauvreté et l’injustice…

Faut-il que les super riches, comme Bill Gates, disparaissent, comme le veut l'ONG Oxfam ?  Les économistes ne sont pas convaincus.


Faut-il que les super riches, comme Bill Gates, disparaissent, comme le veut l’ONG Oxfam ? Les économistes ne sont pas convaincus.

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Le plus riche, le plus pauvre

L’organisation, dont la vaste mission est de lutter contre la pauvreté et l’injustice, a la dent dure contre les plus riches, estimant que chaque milliardaire “représente un échec de la politique publique”. “Pour la première fois en vingt-cinq ans, l’extrême richesse et l’extrême pauvreté ont augmenté rapidement en même temps”, dénonce Oxfam, qui affirme que la solution pour améliorer le quotidien de milliards de personnes réside dans le portefeuille de la plus grande fortune de la vie. .la nôtre. la planète L’idée est simple : il faut taxer les plus riches et redistribuer davantage au profit des gens les plus ordinaires.

Pour étayer son propos, Oxfam cite une série de statistiques, toutes plus parlantes les unes que les autres. Ainsi, dès 2020, “les deux tiers de la richesse mondiale générée” seraient “captées par les 1% les plus riches, soit près de deux fois la population du reste du monde”. Dans le même temps, « plus de 70 millions de personnes supplémentaires sont tombées dans l’extrême pauvreté, soit une augmentation de 11 %. Si l’on ne considère que la France, « la fortune des milliardaires a augmenté de plus de 200 milliards d’euros depuis 2020 », note Oxfam. Pour l’ONG, l’objectif sera de diviser par deux le nombre de milliardaires d’ici 2030 grâce à la fiscalité avant, à terme, de les “éliminer” à coup sûr.

“Économie à deux vitesses”

Les riches sont-ils les seuls responsables de l’injustice qui gangrène nos communautés ? Pour le savoir, nous avons interrogé deux économistes aux sensibilités politiques différentes : Nicolas Bouzou, directeur du cabinet de conseil Asterès et partisan d’une économie libre et libérale, et Mathieu Plane, directeur adjoint à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) et promoteur de l’économie sociale et solidaire. Nul ne nie que les conflits successifs de ces dernières années ont profité aux “super riches”. Cependant, il ne pense pas qu’il soit juste d’attribuer tous les maux de nos sociétés à l’égoïsme des soi-disant plus riches.

Selon Nicolas Bouzou,


Selon Nicolas Bouzou, “vous pouvez demander à tous les milliardaires de partir, il n’y aura pas quelques pauvres”.

pixabay

“Qu’il y ait des gens qui réussissent et deviennent milliardaires, c’est tout à fait normal dans une économie de marché”, estime Nicolas Bouzou. Une société parfaitement égalitaire n’existe pas. « Ce qui est « choquant », selon Mathieu Plane, c’est l’étude d’une « économie à deux vitesses » : « On voit une économie réelle qui fait face à de nombreux conflits, qui cause des problèmes sociaux à une certaine population, et d’autre part, l’économie de la finance tirée par les registres comptables boursiers dans la technologie, le luxe, l’énergie, etc. Elle a créé des richesses parfois stratosphériques. »

Acteurs Solidaires

Avec envie et calomnie, les riches ne vivent toujours pas en marge de la société et leur richesse contribue au changement de l’économie du pays. Pas tous cependant, selon Mathieu Plane : « Il y a des gens qui s’enrichissent en créant des entreprises qui génèrent de la productivité, de l’innovation, créent des emplois et paient des impôts élevés pour les hauts revenus, qui génèrent des recettes fiscales qui permettent de financer le système d’éducation, la santé, etc.[…]Et il y a un héritier, un payeur, qui est plus gênant, car il ne participe pas à la croissance globale de l’économie. »

“Nous avons besoin d’une coordination internationale sur la fiscalité du capital”

Nicolas Bouzou rappelle toutefois que les ultra-riches sont, qu’ils le veuillent ou non, des acteurs importants de la solidarité nationale “de par le niveau des impôts qu’ils paient” : “En France, nous sommes des acteurs solidaires en fonction de ses revenus Plus vous gagnez d’argent, plus vous payez d’impôts. En plus de cela, il y a beaucoup d’investissements dans des fondations, ou dans le domaine de la culture. Donc, les riches ont une contribution positive à l’économie. » Le constat que Mathieu Ndege fait une perte, celle de “l’amélioration fiscale” qui conduit parfois à ce que la fortune soit “éventuellement moins taxée”.

Économiste libéral, il estime que le “vrai débat” est de savoir ce que les riches “peuvent mieux faire ? Nous sommes un peu en retard sur le capitalisme anglo-saxon. Warren Buffett, Bill Gates, par exemple, laissent très peu à leurs enfants et investissent la quasi-totalité de leur richesse dans les grands enjeux de société. En France, c’est différent, c’est plus tourné vers la culture. »

“Tout le monde est important”

Créée par Oxfam comme la solution ultime aux inégalités économiques, la question d’une hausse de l’impôt sur les milliardaires devrait-elle se poser ? Nicolas Bouzou n’est pas d’accord et note que « la France est le pays où le niveau d’imposition obligatoire est le plus élevé que le reste du monde développé ».

“Moi, le fait qu’il y ait des milliardaires, ça ne me pose pas de problèmes. Ce qui me dérange, c’est qu’il y a des pauvres”

Plus enthousiaste, Mathieu Plane prévient que les conditions ne sont pas réunies pour le moment : « La limite à taxer plus, c’est qu’on ne peut pas le faire tout seul. La France est déjà l’un des pays les plus taxés et il existe une concurrence fiscale entre les pays pour attirer les fortunes. Il faudrait donc une coordination internationale sur la fiscalité du capital, comme cela a été fait avec le taux d’imposition des sociétés, mené par l’OCDE, de 15 % minimum. »

En octobre 2022, la fortune de Warren Buffett, PDG de Berkshire Hathaway, est estimée à 108,7 milliards de dollars selon Forbes.


En octobre 2022, la fortune de Warren Buffett, PDG de Berkshire Hathaway, est estimée à 108,7 milliards de dollars selon Forbes.

AFP

Bernard Arnault (LVMH), ici avec sa fille Delphine, serait l'homme le plus riche de la planète avec une fortune avoisinant les 210 milliards de dollars, loin devant Elon Musk.


Bernard Arnault (LVMH), ici avec sa fille Delphine, serait l’homme le plus riche de la planète avec une fortune avoisinant les 210 milliards de dollars, loin devant Elon Musk.

AFP

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