Le film documentaire “ExoMars : Mission Impossible”, dont la bande-annonce vient d’être présentée, racontera la folle aventure de cette mission européenne qui vise à envoyer un rover sur Mars pour y découvrir des traces de vie. Mais qui a été minée par des crises successives, tant économiques, sanitaires que politiques.
Du rêve au cauchemar. Lancée au début des années 2000, la mission européenne ExoMars visait à envoyer un rover sur Mars pour tenter de répondre à l’une des questions les plus fascinantes de l’histoire de l’espace : Mars pourrait-elle jamais abriter la vie ? Plus d’une décennie d’ingénierie, des milliards d’euros et des milliers d’hommes et de femmes ont été mobilisés pour mettre en œuvre ce projet. Au total, pas moins de 15 pays européens et 20 dans le monde ont mis en commun leurs compétences pour concevoir ce robot futuriste capable – contrairement aux rovers américains – de prélever des échantillons à une profondeur de deux mètres.
Mais l’euphorie des débuts a été rapidement mise à mal par les premières difficultés politiques et budgétaires, qui ont contraint la Nasa à se retirer inopinément du projet en 2012 au profit des Russes, via leur agence Roscosmos. D’autres défis suivront, dont la crise sanitaire internationale, jusqu’au coup fatal porté à la mission en 2022 avec la guerre en Ukraine.
Pas d’arrivée avant 2030
C’est exactement l’histoire que le documentaire, que nous dévoilerons à partir du 8 février à 21h sur National Geographic, racontera à travers les témoignages uniques et émouvants d’experts et de réalisateurs qui ont accompagné et aidé à la mise en œuvre de la mission, du début à la fin. , comme Thomas Pesquet, astronaute français au sein de l’Agence Spatiale Européenne, Frances Westall, géologue et exobiologiste, directeur de recherche du Centre National de la Recherche Spatiale, François Spoto, responsable du projet ExoMars et bien d’autres.
Aussi, lors d’une revue organisée à Paris le 24 janvier, Thierry Blancquaert, responsable de la mission ExoMars de l’ESA, en a profité pour donner des nouvelles de la mission. “Après le Conseil Ministériel de l’ESA à Paris en novembre dernier, on peut dire que la mission est sur la bonne voie d’un point de vue financier. Nous sommes en train de réorganiser les équipes de l’industrie pour aller avec plusieurs scénarios de mission en collaboration avec la NASA. À ce jour, nous avons trois dates de lancement possibles en 2028. Différents scénarios. Mais le favori actuel serait novembre 2028 pour un voyage de 26 mois, arrivant sur Mars le 30 octobre 2030 », a-t-il déclaré.
