L’affaire Bastien Vivès sème la zizanie dans la bande dessinée, à l’aube du festival d’Angoulême

Exposition sur la bande dessinée

Le titre d’une histoire célèbreAstérix, la “discorde” se répandrait-elle au milieu du comique, sans les sangliers ? Imprévisible il y a deux mois, le climat de division semble s’être étendu au 9ee d’art, en amont de son rendez-vous phare, le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Six semaines après l’annulation de l’exposition consacrée à Bastien Vivès, qui fait l’objet d’une enquête pour diffusion d’images pédopornographiques, une profonde fracture est apparue dans la profession qui phagocyte de nombreux débats, perturbe les liens quantitatifs, au point de suppression du cinquantenaire de l’événement (26-29 janvier) en second plan.

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Deux camps se font face. D’un côté, ceux qui croient qu’il est l’auteur Polina n’avait rien à voir avec l’affiche d’Angoulême, compte tenu de ses albums pornographiques et de certains commentaires dans les médias et sur les réseaux sociaux. D’autre part, ceux qui s’offusquent de l’atteinte à la liberté de création artistique en déprogrammant cette exposition, même pour des raisons de sécurité. Le clivage semble être générationnel. Des auteurs assez jeunes constituent la majorité des détracteurs de Bastien Vivès, à en croire les noms des 500 signataires de la pétition intitulée “Les raisons de la colère”, publiée sur Médiapart. En revanche, des professionnels assez expérimentés confirment leur haine profonde de la censure, sous toutes ses formes.

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On a peu entendu parler de ce dernier jusqu’à présent. D’abord parce que les erreurs verbales de Bastien Vivès, évoquant notamment le meurtre de la créatrice qu’il détestait, Emma, ​​et le viol de son enfant, rendent sa défense difficile, malgré ses excuses. Ensuite parce que le moindre discours, dans une discussion devenue cacophonique, vous expose au risque de stigmatisation sur le web. Interrompu par de rares auteurs, comme Jean-Marc Rochette ou Catel, le silence autour des “pro-liberté d’expression” pourrait bientôt être plus massif. Une chronique intitulée “L’art n’est pas la morale, la fiction n’est pas la réalité” circule actuellement dans l’entreprise. Appel oui non “sabot” artistes, la pétition ne devrait être publiée qu’après le festival, afin de ne pas perturber son déroulement.

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“C’est une dictature en marche”

Le chiffre principal de 9e art, Enki Bilal fait partie de ceux qui veulent aujourd’hui s’exprimer ouvertement. Le Grand Prix d’Angoulême 1987 ne fait aucun compromis “la liberté de création de l’artiste”comme dit dans Monde : « Si nous voulons être provocateurs, nous devons être capables de le faire. En art, c’est même souhaitable. Mais il faut rester dans le domaine du fantasme, loin de la réalité. Même dans les plus grandes idées fausses, il est nécessaire de montrer une nuance – un mot qui semble avoir perdu tout sens dans le monde binaire d’aujourd’hui. En témoigne également la vague de haine sur les réseaux sociaux, avec la désagréable impression que le wokisme, ce maccarthysme à l’envers, joue son rôle. Que cette idéologie vienne de la gauche est consternant. »

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