Inflation : la BCE vers un nouveau resserrement des taux pour « refroidir l’activité économique » – Économie



Après des années d’argent bon marché, l’institution, dirigée par Christine Lagarde, mène depuis l’été une politique de taux d’intérêt de choc visant à ralentir l’activité économique, dans l’espoir de contrôler l’inflation provoquée par la guerre de la Russie en Ukraine. Un retour à une relative stabilité du marché de l’énergie a permis à l’inflation de baisser pour le deuxième mois consécutif en décembre, à 9,2 %, tout en restant au-dessus de l’objectif de 2 %. .

A la baisse : l’inflation “sous-jacente” – hors énergie, alimentation, alcool et tabac – a de nouveau augmenté en décembre, à 5,2%. La hausse des prix de l’énergie affecte l’ensemble de l’économie, avec des hausses de salaires importantes, pour compenser les pertes de pouvoir d’achat, attendues cette année.

En termes de bonnes surprises, les indicateurs récents dissipent les craintes pour l’économie européenne, qui pourrait éviter une récession hivernale, qui semblait inéluctable il y a peu. Grâce à l’amélioration des chaînes d’approvisionnement, à la réouverture de la Chine après les restrictions sanitaires et au soutien du gouvernement dans la zone euro, l’activité a rebondi en janvier après six mois de baisse, selon le dernier rapport PMI. S&P Global.

Lire Aussi :  Netflix change les règles sur le partage de compte

Faible inflation

Entre la stabilité de l’économie et la poursuite de l’inflation, Christine Lagarde “n’a d’autre choix que de réaffirmer”, lors de la réunion de politique monétaire de jeudi, “son engagement de décembre d’augmenter le taux de 0,5%, qui devrait se poursuivre au mois de mars”. Frederik Ducrozet, économiste en chef chez Pictet, a déclaré à l’AFP.

Cette nouvelle hausse portera le taux d’intérêt sur les liquidités non distribuées des banques à 2,5 % et celui sur les opérations de financement à court terme à 3 %, le taux le plus élevé depuis novembre 2008. 0,5 point C’est clair : le travail de la BCE est loin d’être terminé très terminé « pour réduire l’inflation, résume Carsten Brzeski, économiste chez ING.

Lire Aussi :  peut-on encore obtenir cette aide de 300 euros ?

À la Réserve fédérale américaine (Fed), plus loin dans le cycle de resserrement monétaire, les responsables s’attendent à une augmentation plus modeste de 0,25 % après la réunion de cette semaine, puis en mars. Les signes de récession se renforcent outre-Atlantique et l’inflation ralentit, suggérant que “des baisses de taux sont à l’ordre du jour plus tard dans l’année”, estiment les économistes d’ING.

La BCE devra augmenter ses taux “à un rythme soutenu” pour atteindre “des niveaux restrictifs adéquats”, c’est-à-dire pour sanctionner l’activité, et “y rester le plus longtemps possible” pour vaincre une inflation élevée, a récemment prévenu Christine Lagarde.

La consommation étant désormais à un niveau élevé, l’institution voudra “compenser l’absence d’ajustement volontaire de la demande”, élément important de la baisse des prix, explique à l’AFP Gilles Moec, chef économiste chez Axa.

Nouvelle réunion en mars

Si la hausse des taux de 0,5 de jeudi est mise en doute, tous les regards sont déjà tournés vers “la réunion de mars (qui) comprendra également une nouvelle série de prévisions économiques” selon les analystes d’ING. Ces prévisions d’inflation et de croissance “devraient fortement influencer la décision de la BCE”, soulignent-ils.

Lire Aussi :  robot aspirateur haut de gamme

Les avis sont déjà partagés parmi les membres du Conseil des gouverneurs de la BCE. Parmi les “faucons” habiles au cours monétaire restrictif, le président de la Banque fédérale d’Allemagne, Joachim Nagel, “ne serait pas surpris” si les taux d’intérêt continuaient de monter après mars, a-t-il dit. Parmi les “colombes” prônant une approche plus clémente, Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, s’est dit opposé à “tout mouvement inconditionnel” sur les taux au-delà de février.

La rapidité et la durée de la stabilisation monétaire, après mars, « dépendront de l’économie mondiale, entre le ralentissement aux Etats-Unis et la réouverture en Chine », conclut Frederik Ducrozet.



Source

Leave a Reply

Your email address will not be published.

Articles Liés

Back to top button