
Les résultats de l’enquête de 2021 ont encore révélé des négligences fréquentes ou des non-conformités délibérées, à tous les stades mais surtout au stade de la distribution, de la part des professionnels et mettant en danger la bonne information des consommateurs.
Ces recherches ont été menées sur la quasi-totalité de la France métropolitaine et dans certains départements et régions à l’étranger. En 2021, elle a donné lieu à l’inspection de 5 521 établissements. Le taux anormal de l’établissement atteint 46 %.
Contexte particulier de l’enquête 2021
A la crise sanitaire, qui a créé un état d’alerte sur tout le territoire national, s’est ajoutée une période de mouvements sociaux dans les îles de Guadeloupe et de Martinique et provoqué des perturbations de distribution dans ces zones.
En France métropolitaine, la production a été marquée par une période de glace sans précédent par sa taille et son étendue en avril 2021. Cela a affecté et réduit l’approvisionnement du marché français des légumes et fruits à l’été 2021. A cela s’ajoutent des conditions climatiques difficiles. . (pluie, manque de soleil, température froide, sauf pour la partie sud-est) en juin et juillet, des congés annuels sont parfois à prévoir ainsi que la fin de la fermeture et des changements dans la répartition des zones d’utilisation. Le marché des fruits et légumes a été fortement impacté par ces facteurs : pénurie de produits, petits fruits et légumes… entraînant des prix élevés.
L’année 2021 a également été marquée par la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Depuis lors, tous les contrôles et procédures requis par la législation de l’UE s’appliquent aux produits (y compris les fruits et légumes) originaires du Royaume-Uni et entrant sur le territoire douanier de l’UE, ou quittant l’UE pour être exportés vers le Royaume-Uni.
Abus d’allégations positives, étiquetage confus, produits non conformes…
Le contexte actuel favorise l’engouement des consommateurs français pour les fruits et légumes de qualité produits près de chez eux. Certains professionnels, conscients de ce nouvel enjeu, n’hésitent pas à s’emparer de bons noms qu’ils ne peuvent utiliser pour attirer des clients et augmenter leurs profits. Ainsi, par exemple, un procès-verbal a été dressé à l’encontre d’un opérateur qui utilisait le terme « cycle court » lors de l’obtention d’exigences auprès d’un grossiste en fruits et légumes, qu’il qualifiait de bonnes qualités comme « agriculture biologique » alors que moins de 20 % de ses produits été et l’agriculture biologique. Une transaction frauduleuse a également été envoyée au principal marché breton qui vendait des fruits et légumes, principalement étrangers, sous la mention de cadeaux “locaux”.
De plus, le désir des consommateurs de manger sain et équilibré conduit les professionnels à utiliser le marketing nutritionnel pour vendre leurs produits. Ainsi, certains experts utilisent des allégations en ignorant les principes qui s’appliquent. Par exemple, dans la Loire, l’exploitant s’est retrouvé avec plusieurs allégations médicales et de santé non satisfaites – les soi-disant génériques. Par exemple pour les cacahuètes : « réduit le cholestérol » ; « améliore les capacités cognitives (mémoire, concentration, compréhension) » ; ou pour les amandes : « stimule le transit intestinal » ; “Améliore la satiété”… Une action de police administrative a été envoyée au spécialiste pour lui ordonner de retirer toutes les allégations ne tenant pas compte de la nutrition, de la santé ou du traitement.
Plusieurs analyses ont été réalisées sur des échantillons de pruneaux, dattes, noix en coque, abricots et divers fruits secs/séchés. Sur les 147 échantillons analysés, 51 ont été analysés comme non conformes. Les dates sont basées sur un taux maximum de non-conformité de 69 % de produits non conformes.
Les désaccords fréquents sont liés à la qualité des fruits et à leur calibre, par exemple des taux d’humidité trop élevés pour les pruneaux ; quantité réelle de produit non conforme à l’étiquetage ; ou des défauts d’étiquetage.
Mesures prises après l’audit
Environ un tiers des commerces de détail visités, 15 % des commerces en phase de production et 10 % des commerces de gros avaient des erreurs. Les normes de commercialisation, appliquées à toutes les étapes, ne sont pas respectées au niveau de la distribution, où la détérioration des lots est très rapide (manutention). Cela produit de nombreuses différences entre le marquage de la catégorie de qualité (Extra, catégorie I, II, etc.) et l’état réel du produit. 536 procès-verbaux pénaux et 66 procès-verbaux administratifs ont été établis, 144 procès-verbaux de non-conformité ont été établis, 619 arrêtés ont été notifiés et environ 1 912 établissements ont reçu un ou plusieurs avertissements.
Cette enquête montre une fois de plus la persistance des infractions et de nombreuses infractions, notamment au stade de la vente au détail. Même si ces défauts sont souvent dus à une négligence plutôt qu’à une véritable volonté de tromperie, les consommateurs doivent être correctement informés lors de l’achat. Dans ce contexte et sur la base des résultats de cette enquête annuelle, le maintien de la pression réglementaire dans le secteur est raisonnable.