

© Fabian Pigalle à Mandalay avec Alain Alberti, Jeong Weon Ko et Pauline Roussin-Bouchard
De retour de Floride, Alain Alberti, entraîneur d’Alexandre Levy et Pauline Roussin-Bouchard ainsi que de Jeong Weon Ko, nous a accordé une entrevue pour nous parler de deux de ses grands champions. Alex a fait son grand retour à Abu Dhabi dimanche après avoir été absent pendant 11 mois à cause d’une double hernie discale et Pauline s’apprête à débuter sa deuxième saison LPGA !
Interview de François Simeka
Bonjour Alain, tu es de retour de ton séjour en Floride où tu prépares la saison avec Pauline Roussin-Bouchard. Est-ce que tout s’est bien passé ?
Oui absolument. C’est prévu depuis longtemps. Nous avons eu un stage à Orlando avec son préparateur physique, David Baudrier. Pauline est désormais restée aux États-Unis puisqu’elle ne reviendra pas dans la LPGA avant le tournoi en Arizona fin mars (LPGA Drive On Championship).
Cependant, elle jouera d’abord deux tournois LET, le Saudi Ladies International en Arabie Saoudite contre toutes les meilleures joueuses du monde, suivi des Aramco Series à Singapour.
L’objectif est de se qualifier pour la finale de la LPGA à la fin de l’année et de vous préparer à une victoire ou deux.
Supposons que les objectifs soient différents cette année après la première saison d’apprentissage…
bien sûr. Au LPGA de cette année, elle ne sera plus une recrue : elle connaît les exigences, les adversaires, la plupart des parcours… elle sait comment ça se passe dans les tournois plus courts. Au collège, elle a joué quatre tournois en trois mois, à l’automne et au printemps. Là, elle jouerait six ou sept tournois d’affilée. Elle a appris à gérer l’entraînement, la fatigue et la récupération.
L’objectif est d’aller en finale de la LPGA à la fin de l’année et de gagner moi-même un temps ou deux. Mais pensez à la carte, à la progression dans le classement mondial : c’est l’objectif le plus important.
Sur quoi vous êtes-vous concentré pendant l’intersaison ?
Nous avons examiné les statistiques et nous nous sommes entraînés en conséquence. Ce sont des ajustements dus au fait que les parcours font 6 400 verges et que les normales 5 sont difficiles à frapper en deux. A l’université avec sa force, elle avait un coin au deuxième coup… moins aujourd’hui sur les cours plus longs. En ce qui concerne le gain de course, c’est là que nous voyons un décalage par rapport au meilleur.
Elle prend les greens, mais par rapport au champ de joueuses, elle rate des coups dans les fers du milieu, surtout par rapport à la proximité du drapeau. Vous devez vous approcher du trou et vous donner une chance d’obtenir un faible score. Parce que sur la LPGA, en ce moment, c’est dur de gagner si on n’a pas un tour très bas dans la semaine !
La saison a également vu un changement dans les cadets. Où est cette zone ?
Pauline Masters est beaucoup de choses; Cette année, elle part avec un cadet anglais, mais l’année dernière, elle en a eu plusieurs. Après avoir arrêté avec Sébastien (Clément), elle a choisi un Argentin, puis un joueur Allemand s’est blessé, mais depuis qu’il a repris le circuit, il était indisponible…
Pour deux tournois du LET, elle s’y rend avec son copain, cadet professionnel. Il caddie un bon joueur thaïlandais qui était juste derrière Paul au classement cette année. C’est comme ça que c’est prévu.
Au-delà de l’engagement, c’est un mouvement qu’Alex doit développer pour éviter de reculer dans le bas du dos en s’élargissant là où se trouve sa hernie.
Quant à Alex Levy, laissez-nous vous livrer votre ressenti sur son retour sur le circuit. Vous vous voyez beaucoup ces derniers temps, peut-on imaginer ?
Alex était sur la Côte d’Azur, Pauline dans la Guerre, et au lieu de les amener à Massane, je les ai rejoints pendant deux jours à Mandelieu, un espace dédié aux bons joueurs. On s’est vus trois ou quatre fois, à Mandelieu ou Massane… mais on s’en moquait.
Quand on a une hernie discale et qu’on est en convalescence, il faut accélérer le rythme en essayant de faire un swing qui protège le dos ! A Abu Dhabi, il était avec son ostéo (François Teixedre d’Aloo), qui n’avait aucun problème de dos.
Mais après les deux premiers tours, il a très bien joué, et c’est là que l’endurance mentale et physique entre en jeu. Comme au foot ou au rugby, quand on ne joue pas en compétition pendant 11 mois. Ce n’est pas étonnant qu’il ait eu du mal avec son jeu ce week-end, il manque de jeu et de compétition. C’est normal.
La blessure vous oblige-t-elle à revoir votre swing ? Nous savons que c’est un joueur. Va-t-il devoir le changer ?
Essayer de soigner sa hernie discale l’empêchera de se blesser, donc c’est plutôt vertueux.
Je me suis assuré qu’il ne s’est pas contenté de s’engager à 200 %. Frapper un fer 6 pour gagner trois mètres n’a aucun sens.
C’est un peu différent sur le drive quand on veut mettre un “gros”.
Je dirais qu’au-delà de l’engagement, c’est son mouvement qui a besoin d’évoluer davantage pour qu’Alex remonte un peu plus loin dans le creux du bas du dos où se trouve sa hernie. Cette zone doit être un peu comprimée. Alors François fait ça avec son préparateur physique.
Photo de Fabin Pigalle